Après un premier volet en 2004,  l’étonnant attelage mené par Rodolphe Burger et Erik Marchand est de retour. Le premier offre sa culture et sa stature de dandy rock, voix posée et guitare profonde parfois élégamment saturée, le deuxième son ancrage dans le chant traditionnel si clair et si juste, toujours ouvert sur le monde, multipliant les collaborations de Ibrahim Maalouf à Titi Robin.

Le chainon manquant se nomme Mehdi Haddab agitateur de l’oud moderne, une main dans la tradition et l’autre dans l’électricité, le violon bulgare de Pauline Willervall, la batterie d’Arnaud Dieterlen et la basse de Julien Perraudeau ferment la marche de ce sextet. Avec autant de personnalités la musique y est fatalement puissante, chargée de tension voire de haute tension, alternant moments soyeux et montées d’adrénaline.

Au chant souvent mené par Erik Marchand les instruments répondent avec non moins de persuasion, face à la richesse de la palette harmonique et une si grande offre mélodique il est difficile de s’ennuyer. « On se propose des morceaux des uns ou des autres qui semblent propices à la rencontre », dit Rodolphe Burger, on ne sait pas si c’est cette façon de procéder qui aura nécessité les 15 années entre les deux albums mais force est de constater que le mélange est saisissant que ça gronde ou que ça s’apaise. Raconté comme ça, le résultat peut inquiéter mais non, assurément, ces six-là proposent une musique variée et homogène à 10 000 lieux d’expérimentations bizarres. Une musique qui s’adresse autant aux tradi qu’aux électrifiés et faite pour agréablement surprendre sauf à se savoir hostile à toute forme d’invention.